Antoine Estienne 2012 Les recherches de la SHAG

Amis Giennois, amis lecteurs, amis giennois lecteurs de ce blog bonjour!

Comme vous le savez, la SHAG, qui fête ses 90 ans d’existence en cette année 2012, s’attache depuis 1922 à documenter et à vous transmettre par ses publications et ses conférences l’histoire de Gien et du Giennois. Ecrire l’histoire est une tâche difficile qui nécessite beaucoup de temps, de recherches, de compétences et de réflexion, mais une tâche ô combien passionnante, excitante et gratifiante! Vous ne sauriez soupçonner la fierté et la joie qui est la nôtre lorsqu’après des années d’un patient travail de recherche et d’analyse nous sommes enfin en mesure de vous faire partager les conclusions d’une étude.
La recherche en histoire ou en histoire de l’art, domaines très proches et qui souvent se confondent, prend des formes extrêmement variées. L’image d’Epinal du chercheur nageant au milieu de vieux parchemins poussiéreux dans des salles d’archives ne reflète qu’un pan de cette activité. Un pan très important il est vrai, mais un pan uniquement. Outre la recherche des documents d’archives authentiques, la recherche en histoire c’est aussi l’analyse du terrain avec, outre l’analyse des cartes et cadastres anciens et modernes qui livrent tous des indices quant à l’histoire de la formation d’une ville, d’un village, d’un lieu d’habitat par la marque laissée dans le parcellaire, l’observation des bâtiments anciens, des monuments qui témoignent de l’action des hommes qui les ont bâtis, l’analyse de ces structures pour tenter de comprendre ce qu’elles ont vécu en mettant en évidence le parti pris de départ du commanditaire et de l’architecte et les remaniements subis par l’édifice qui témoignent de son vécu et de l’usage que les hommes en firent. C’est l’archéologie du bâti; science qui vise à lire l’Histoire (ou du moins des petits bouts d’histoire) directement dans la pierre. C’est aussi l’archéologie tout court dont les méthodes sont multiples. Si bien sûr l’archéologie est immédiatement associée dans l’esprit du grand public à Indiana Jones, au chercheur de trésor creusant des trous à la recherche de quelque Graal, loin du cinéma l’archéologie véritable poursuit à la fois d’autres buts et utilise d’autres méthodes à côté de la sempiternelle fouille.
L’archéologue ne cherche pas de trésor. Il arrive parfois qu’il en trouve mais ce type de découverte n’est alors dû qu’au hasard et à la chance. Le seul trésor que cherche l’archéologue c’est la connaissance. Toujours plus de connaissances à travers ce que le sous-sol peut lui raconter. Morceau de mur témoignant de la présence d’un bâtiment depuis disparu, tombe permettant de connaître la date à laquelle un endroit fut peuplé pour la première fois, petits fragments de céramiques ou tout « artefact » autrement dit tout objet fabriqué par l’homme et permettant d’en savoir plus sur la vie quotidienne de ceux qui l’utilisait. Le trésor que recherche l’archéologue n’a rien du coffre rempli de pièces d’or que nous vante le cinéma même si la recherche archéologique est toujours une aventure car elle nous met tout à coup en face à face avec un passé, des objets, voire des restes humains, enfouis depuis des siècles, méconnus de tous, elle est une porte ouverte sur ce passé et sur ces hommes qui nous précédèrent et contribuèrent à chaque génération à faire de nous ce que nous sommes.
Les méthodes de l’archéologie sont multiples et à vrai dire il est en fait bien rare que l’archéologue creuse le sol. Les fouilles coûtent cher et ce qui, figé depuis des siècles a été fouillé est détruit à tout jamais aussi la fouille est-elle rarement pratiquée. L’archéologie c’est aussi la prospection de terrain. Reconnaître les anomalies du sol et donc du sous-sol, repérer les constructions anciennes, les ruines et faire en sorte d’en comprendre le sens, l’usage ancien.
Depuis 3 ans maintenant, un archéologue de l’INRAP (Institut National de Recherche en Archéologie Préventive), Sébastien Lécuyer, et votre serviteur, Antoine Estienne, historien de l’art et étudiant en histoire avons rejoint les rangs de la SHAG. Seuls, ensemble, parfois en compagnie d’archéologues extérieurs à la société qui viennent ponctuellement nous prêter main forte, nous arpentons régulièrement la ville de Gien, attentifs aux moindres petits détails comme aux plus importants monuments afin de comprendre comment et quand cette ville est née, comment elle s’est formée, comment elle a évolué pour finalement nous parvenir dans l’état que nous lui connaissons aujourd’hui.
Aussi amis giennois ne soyez pas étonnés si un de ces jours vous croisez notre duo, notre trio, notre quatuor (c’est selon les périodes ^^) ou seulement l’un d’entre nous, armé d’un appareil photo, passant et repassant plusieurs fois par les mêmes rues, tentant de comprendre en les observant sous toutes les coutures comment et quand elles se sont formées.
Par ailleurs nous comptons sur vous. Si par exemple votre jardin renferme des ruines (cela peut arriver), si votre maison présente des éléments anciens, même si ceux-ci ne vous semblent pas particulièrement spectaculaires, n’hésitez pas à nous faire signe en nous contactant par le biais de l’onglet « contacter l’auteur » de ce blog ou en laissant un commentaire. Peut-être ce ou ces éléments ne présentent-ils aucune importance, peut-être au contraire seront-ils vitaux pour nous afin d’appréhender l’organisation ancienne de la ville de Gien. En fonction de la nature de ces éléments et de nos connaissances nous essaierons au moins de vous livrer une fourchette de datations les concernant. Enfin nous sommes particulièrement friands, si j’ose dire, de caves anciennes. Parfois réutilisées sous des édifices plus récents qu’elles, ces caves, dont on ne peut souvent deviner l’existence sous nos pieds sont des témoins particulièrement intéressants de l’urbanisme ancien. Pouvoir dater une cave c’est bien souvent pouvoir dater la première occupation du site sur lequel elle est creusée. Aussi n’hésitez surtout pas à nous contacter! Nous comptons sur vous pour être acteurs d’une meilleure connaissance de l’histoire de la ville de Gien!

A très bientôt j’espère.

Antoine Estienne.