LE VIADUC DE POILLY-LEZ-GIEN

Egalement appelé viaduc de Gien, c’est davantage un pont puisqu’il ne s’élève pas à plus de 12 m. Cet ouvrage qui enjambe fièrement la Loire sur 1833m a été construit de 1888 à 1893 pour ouvrir la ligne de chemin de fer Gien-Argent sur Sauldre, une ligne de seulement 23 km.

Pourquoi un ouvrage aussi monumental pour une si petite ligne ?

Au lendemain de la guerre franco-prussienne (elle est déclarée le 20 juillet 1870 et le 6 août de la même année la France perd l’Alsace), le pays s’interroge sur les causes de sa défaite. La lenteur de la mobilisation française face à celle, très rapide, de la Prusse en est une. Ces événements mettent en évidence l’intérêt de lignes secondaires qui permettront d’acheminer rapidement les troupes du sud vers le centre de la France puis, de là, le transfert au réseau est. La ligne d’Argent doit donc relier Gien à Beaune-la-Rolande, puis à l’arsenal de Bourges d’où sortent les chars de combat et au-delà au sud-ouest de la France.

Le viaduc se compose de trois ouvrages :

  • Un premier pont en maçonnerie sur la rive droite du fleuve de 273 m de long.
  • Un pont métallique sur la Loire proprement dite de 361 m de long.
  • Un dernier pont en maçonnerie sur la rive gauche de 1199 m de long.

Le trafic ne sera jamais intense : un train composé de 3 ou 4 wagons, la plupart du temps vides, baptisé « Courte-Queue » par les Giennois, passe 2 à 3 fois par jour. En 1917, pendant la 1ère Guerre Mondiale, devant la pénurie de métal, on dépose les voies. Le service reprend après la guerre, mais en 1932 le service des voyageurs est supprimé. Le viaduc est plusieurs fois bombardé et coupé au cours de la Seconde Guerre Mondiale et le trafic des marchandises est supprimé en 1972.