HENRI NAVARRE (1885 – 1971)

Elevé dans une famille d’architectes et de décorateurs parisiens, il est très tôt attiré par toutes les formes d’expression artistique. Il commence à apprendre la sculpture et suit des cours d’art appliqué. Il débute l’apprentissage de l’orfèvrerie et des médailles. En véritable artisan, il travaille de 1906 à 1911 dans des ateliers de sculpture décorative, de ciselure et de gravure, pratique la taille de pierre sur des façades d’immeubles et modèle de grandes figures en terre cuite. Il réalise également de grandes peintures murales.  En 1922/23 il participe avec Bourdelle au monument installé à la Pointe de la Grave (détruit en 1944).

En 1924, il aborde le verre qui devient pour lui « une matière sculpturale complète ». C’est ainsi qu’il conçoit en 1928, pour le paquebot « Île de France » un Christ monumental en croix de 2,30m de haut en verre moulé. Il est dès lors consacré « sculpteur verrier ». Tout au long de sa carrière, il développera des recherches passionnées sur la matière « verre », versant la paraison de verre dans des moules en terre a demi-refroidis ou encore, utilisant le verre pyrex pour sa fusibilité courte qui requiert un travail rapide et maîtrisé. Ses travaux et créations ouvriront des voies nouvelles aux artistes des années 1980 comme S. Libensky et J. Brychtova pour l’école tchèque.

Il ne délaisse toutefois pas ses autres savoir-faire car, comme l’écrira le philosophe français Alain en 1934 dans son livre « Les entretiens du sculpteur », il a un véritable « goût artisanal pour la matière, pour le métier ».

Il avait acheté en 1921 une résidence secondaire à Saint Benoît sur Loire. Cette oasis de paix, au pied de l’abbaye bénédictine, l’aura profondément marqué. Rapidement, l’architecte en chef des Monuments Historiques, Pierre Sardou, lui confie la réalisation d’un christ en bronze pour le nouvel autel roman de la basilique de Saint Benoît. En pleine guerre 39/45, il lui confie la restauration des autels de la crypte souterraine.

En 1951, l’architecte des Monuments Historiques, Paul Gélis, lui confie le marché des sculptures des chapiteaux de l’église Sainte Jeanne d’Arc de Gien.