une maison Renaissance
Cette maison a été détruite en 1940, mais on en retrouve la description dans l’article que Michèle Beaulieu a consacré à quelques maisons « renaissance » de Gien en 1937 pour le Bulletin Monumental n°96. Elle y défend la thèse selon laquelle ce style emprunte à l’architecte Jacques Androuet du Cerceau, né à Orléans, dont les publications étaient connues des corps de métiers.
« Sa façade porte la date de 1581. Deux grandes arcades ouvrent au rez-de-chaussée et, sur le côté, une petite porte surmontée d’un oeil-de-boeuf entouré d’un rang d’oves, de cuirs découpés entremêlés de fruits et d’un ornement cher à Du Cerceau, la plume. Au premier et au second étage, dans le milieu de la façade, une fenêtre est entourée de pierre de taille ; celle du second étage est surmontée d’un fronton arrondi et brisé, du centre duquel s’élance un bouquet de plumes liées en faisceau. Le comble, très aigu, s’éclaire d’une haute lucarne à fronton circulaire, semblable à celles dont presque toutes les maisons du 16ème siècle en Orléanais étaient primitivement pourvues et où, autour, résidait le plus souvent la décoration. La petite porte du rez-de-chaussée a conservé son battant de bois décoré d’un masque grimaçant et de deux sirènes ailées. Les têtes sont caricaturales et la poitrine développée outre mesure. L’ensemble a une certaine saveur grotesque, montrant la continuité, à la fin du 16ème siècle, du sentiment naturaliste et libertin que développaient les (menuisiers) du 15ème siècle.»