LE COUVENT DES SAINTES CLAIRES
A la fin de la guerre de Cent Ans en 1453, Louis XI unifie le royaume. Il donne le comté de Gien à sa fille Anne et à son marie Pierre de Beaujeu. Le couple princier entreprend de reconstruire le château, restaure la collégiale Saint Etienne (emplacement de l’actuelle église Sainte Jeanne d’Arc), rénove le pont Saint Louis et remet en état les murs d’enceinte de la ville. Il décide également d’implanter deux couvents ; le couvent des Minimes, situé sur le site actuel de la Faïencerie, et celui des Saintes Claires, sur celui de l’Espace Culturel.
L’ordre des Saintes Claires (ou Clarisses) a été fondé en Italie au 13ème siècle ; c’est alors la seconde communauté la plus implantée dans le monde. Les Clarisses s’installent à Gien en février 1500. Mais les guerres de Religion (au total, huit conflits qui opposeront catholiques et protestants tout au long de la seconde moitié du 16ème siècle) perturbent leur séjour ; elles doivent quitter la ville à plusieurs reprises pour se réinstaller à la fin du 16ème siècle. La communauté subsiste ainsi jusqu’à la Révolution où les bâtiments vont héberger dorénavant l’hôpital-hospice.
Des vestiges des murs d’enceinte de ce couvent existent encore aujourd’hui rues Jeanne d’Arc et Paul Bert. Le couvent est à l’origine constitué de plusieurs bâtiments, d’une chapelle, d’un cloître et de plusieurs jardins, cours et potagers. La partie sud du cloître est couverte d’une voûte plein cintre en bois en prolongement de la charpente de la chapelle. Les autres côtés reposent sur des piliers en arcade de pierre appuyés aux bâtiments conventuels.
A l’est (actuelle rue Jeanne d’Arc), à mi-hauteur du mur d’enceinte, a été aménagé le « berceau » qui permet l’accès au « tour » : c’est là que la population peut déposer ses offrandes, la communauté des Saintes Claires vivant de dons. Après la Révolution, alors que les bâtiments accueillent l’hôpital-hospice, ce « tour » sera utilisé pendant quelques décennies pour y déposer les enfants abandonnés. Il existait encore en 1968. Démonté pour construire le central téléphonique, ses pierres ont malheureusement disparues.
Lorsqu’en 1913, l’hôpital-hospice est transféré dans l’ancien collège des Barnabites, rue Anne de Beaujeu, le reste des bâtiments du couvent, et notamment, la chapelle, est détruit pour permettre la construction de l’Ecole Supérieure de Jeunes Filles.