LE COLLEGE DES BARNABITES

Créé en 1530, cet ordre est appelé « les Barnabites » parce que le centre de ses activités se tenait au départ dans le cloître de l’église Saint-Barnabé de Milan. Il est constitué de clercs séculiers et se donne pour mission de prêcher et d’instruire la jeunesse, il fonde ainsi dans plusieurs pays d’Europe des institutions d’enseignement. En 1856, deux frères barnabites proposent de créer un collège à Gien. Le choix de Gien vient de la position particulière de la ville, au carrefour de quatre départements et qui va bientôt bénéficier de l’ouverture de la ligne du Bourbonnais. Ils achètent, pour la construction de ce collège, une maison et un terrain situés rue Anne de Beaujeu, face à l’actuel escalier qui longe cette rue et mène à l’esplanade du château.

C’est un jeune enseignant du collège, le père Perrier, par ailleurs architecte, qui conçoit le bâtiment central, superbe bâtiment construit en sept mois qui peut accueillir dès novembre 1863 ses premiers élèves. L’institution devient, par l’excellence de son enseignement, un centre d’éducation important et réputé qui fait affluer des élèves des départements voisins et de Paris. Parallèlement à leurs études, les élèves sont tenus de participer à la Conférence Saint Vincent de Paul et s’engagent à secourir les pauvres. Ils s’impliqueront particulièrement, aux côtés des frères Barnabites, à venir en aide à la population au moment de la grande crue de la Loire en 1866 et de la guerre franco-prussienne en 1870.

Au sortir de cette guerre les Barnabites songent à s’agrandir et commencent à édifier un petit collège et une chapelle sur le plateau de Montbricon. Mais en 1880, les décrets Jules Ferry ordonnent la fermeture des chapelles des établissements congréganistes et le départ de France des religieux étrangers. Le décret du 14 avril 1903 conduit à l’expulsion des pères barnabites.

La ville de Gien acquiert les murs du collège. Le parc et la chapelle de Montbricon deviennent la propriété d’un ancien élève, Paulin Enfert qui y installera l’œuvre de « la Mie de Pain ».

Aménagé en hôpital-hospice, le collège des Barnabites est détruit lors des bombardements de juin 1940.