Flottage à bûches perdues
La Société Historique et Archéologique du Giennois (S.H.A.G) a organisé sa sortie annuelle, le jeudi 22 septembre 2016. Elle a réuni 41 adhérents et sympathisants.
La sortie était orientée cette année sur le Morvan en s’intéressant à la pratique du « flottage à bûches perdues » et au canal du Nivernais. Derrière cette pratique de transport de bois par voie fluviale organisée à Clamecy sur l’Yonne et sur son affluent la Cure, il y a l’approvisionnement en bois de chauffage de Paris pendant quatre siècles à partir des forêts de hêtres et de chênes du Morvan.
C’est au musée Romain Rolland de Clamecy, admirable réalisation et dans une salle dédiée à cette activité, que le groupe a eu les explications souhaitées sur le flottage des bûches et son organisation, la constitution d’énormes « trains de bois » à Clamecy, son transport par voie fluviale jusqu’à Paris et la vie des nombreux ouvriers et manœuvres impliqués dans cette activité.
C’est à partir de l’étang de Baye, point d’embarquement de la croisière-repas que le groupe a fait connaissance du canal du Nivernais, canal à l’activité commerciale éphémère qui relie la Loire de Decize à l’Yonne à Auxerre dans le bassin de la Seine.
Les constructeurs sur ces 174 kilomètres ont implanté sur son trajet de très nombreux travaux ouvrages d’art : 114 écluses, 2 ponts-aqueducs et même 3 tunnels dont un de 758 mètres à La Collancelle. A cet endroit, sur le bateau-croisière et même temps qu’un repas servi à bord, les participants ont pu admirer la prouesse que fut la construction de ces tunnels sans moyens modernes, en effet le canal fut achevé en 1842. Le canal toujours en service n’est plus utilisé que par la navigation de plaisance.
La journée s’est achevée par la visite d’une safranière à Alluy près de Châtillon-en-Bazois. La production de safran, issu des fleurs d’un Crocus demande beaucoup de soin pour sa plantation et de main d’œuvre pour la récolte des pistils.
Elle existait depuis des siècles dans notre région en particulier dans le Gâtinais (Boynes). Ce précieux épice pour les préparations culinaires est très présent en Iran. Il aurait été ramené dans nos contrées du Moyen-Orient dans les bagages des Croisés.
Tous les participants ont exprimé leur satisfaction sur cette sortie autant par l’intérêt des visites, la qualité du repas que par la beauté de cette région bocagère du Nivernais que cette belle journée mettait si bien en valeur.
Joël Dine (Secrétaire SHAG)