porte de la maison de la Belle-Croix
Cette porte est le seul vestige d’une maison du 15ème siècle, détruite en 1940, dite « maison de la Belle-Croix ». Elle est en pierre avec ouverture à linteau droit aux angles arrondis ; son tympan était orné de deux écussons entourés de feuillages. La pointe de l’accolade qui le surmonte était couronnée par un écusson protégé par un auvent de pierre. Tous ces écussons ont été bouchés, sans doute pendant la Révolution.
Cette porte donnait accès à une tourelle avec escalier à vis en pierre. Elle rappelle dans son ensemble les portes du château Anne de Beaujeu. Il est probable, en effet, que les ouvriers qui édifièrent ce bâtiment travaillèrent à la construction du château. Un procès-verbal d’alignement, daté de 1494, atteste la construction de cette maison peu après celle du château.
La tourelle, semi-circulaire et à trois étages, desservait la maison. Elle était accostée d’une autre tourelle carrée en brique dans laquelle s’ouvraient quatre fenêtres carrées entourées de pierre moulurée. Dans la tourelle principale, recouverte de mortier mais primitivement en brique et pierre, s’ouvraient trois fenêtres correspondant aux étages. L’une de ces fenêtres portait un linteau de pierre en accolade, les autres un linteau droit mouluré avec angles arrondis. A l’angle de ces deux tourelles, se trouvait une niche gothique avec moulures d’environ un mètre de hauteur. Ces deux tourelles avaient échappé à la destruction mais, menaçant ruine, elles furent détruites en 1956.
La « maison de la Belle-Croix » a appartenu à de riches bourgeois et hommes de lois et son nom a changé au cours des siècles : « maison de la Villeneuve » car donnant sur le « carrefour de Villeneuve » au 15ème siècle, « maison neuve du Dauphin » au 16ème siècle, « maison de la Belle-Croix » depuis l’érection d’une croix au carrefour de la Grand’Rue (rue de Tlemcen), de la rue de la Barre (rue Louis Blanc) et de la rue du Bordeau, mais aussi « maison de l’Election » depuis son acquisition en 1607 par François Chaseray, conseiller du Roi et l’un de ses Elus en l’Election de Gien.