La conférence du 11 mars 2017 au Centre Anne de Beaujeu débute à 14 heures 15.

Plus de soixante personnes ont répondu à l’invitation de la SHAG. 

Le château de Gien est réouvert au public depuis le 22 avril 2017 après plusieurs années de travaux. La SHAG a souhaité comme préalable à cette réouverture lui organiser une séance sur les recherches historiques et archéologiques qui lui ont été consacrés.

Jean RIVIER introduit la conférence en indiquant un changement de programme à cause du désistement de deux des conférenciers prévus initialement, le professeur Jean GUILLAUME et madame Célia CONDELLO. Cette semaine, la SHAG a été obligé de modifier le programme initial. Il demande de bien vouloir excuser les organisateurs. Il remercie Antoine ESTIENNE et David MASSOL d’avoir bien voulu les remplacer ex abrupto.

Le programme de l’après-midi est le suivant. Mélinda BIZRI fera une communication sur les travaux d’archéologie qui ont accompagné les travaux de restauration du château (de fin 2012 à début 2017). Antoine ESTIENNE poursuivra avec un historique de Gien de l’implantation romaine jusqu’à l’époque de la construction du château actuel par Anne de Beaujeu. David MASSOL terminera la conférence en décrivant la nouvelle muséographie qui accueillera les visiteurs le mois prochain.

 

1ère partie : Mélinda BIZRI, archéologue, chargée de projets au service d’archéologie préventive au Conseil Général du Loiret

Résultats des fouilles archéologiques du château de Gien.

Dans le cadre des travaux de restauration du château, plusieurs opérations de fouilles préventives ont été réalisées en 2013, suite au diagnostic archéologique mené en 2011 et 2012. A la veille de la réouverture du château, la SHAG souhaitait que le résultat de ces fouilles soit présenté au public.

La conférence de Mme BIZRI commence par la présentation du contexte géographique, géologique, topographique puis historique et archéologique de Gien, du plateau se situe le château actuel et ses alentours avec en particulier la projection d’une carte archéologique des sites, dont les mottes castrales. Les installations humaines, du paléolithique, du néolithiques, de l’âge de bronze au bas Empire se situent sur la rive droite de la Loire à l’est ou plutôt à l’ouest (Gien-le-Vieux ) et sur la rive gauche. Sur le plateau il y aurait eu une « motte », construction militaire avec quelques habitations autour.

Suivent des explications sur d’anciens cadastres et plans pour situer le château dans son proche environnement et la localisation des opérations.

Ces fouilles archéologiques sont les plus importantes qui aient été réalisées dans le centre de Gien, et plus encore au niveau du château.

Il serait trop long de développer ici tout le travail très technique et très pointu qui a été mené et que Mme BIZRI a parfaitement résumé. De nombreux spécialistes ont participé aux recherches et aux analyses qui ont suivi les fouilles.

Les fouilles les plus importantes se situent dans les secteurs terrasse Sud, cours Nord, rez-de-chaussée bas et belvédère Ouest.

Dans les secteurs rez-de-chaussée bas et belvédère Ouest, les sols intérieurs des bâtiments étaient exceptionnellement conservés, chose très rare en France pour cette période.

Les fouilles du secteur belvédère Ouest ont conduit à la découverte de bâtiments du premier Moyen Âge (IXe – XIe siècle). Les murs maçonnés ont révélé un habitat seigneurial, similaire à celui de Doué-la-Fontaine (49). Des traces d’un atelier de forge destiné vraisemblablement à la réparation d’objets ont été détectées.

Ce qui impressionnera le public, c’est la richesse des occupants des lieux mise en avant par la rareté et la valeur des mets consommés, des vaisselles en céramique, des verres, des agraffes, des clés, des jetons en bois de cerf, des pièces, des os de porcelets, des outils,.. Le rez-de chaussée d’ un château fort abritant des membres de la noblesse pratiquant le chasse et pouvant se procurer des épices comme le poivre (qui vient de Chine à cette époque), du dauphin… Anecdotiquement, une monnaie de Corynthe prouvent la diversité des échanges à cette époque.

Mme BIZRI présente enfin une étude complète du bâti du château, avec en particulier une datation des charpentes qui a permis de mieux appréhender l’ordre chronologique de la construction.

Des questions se posent concernant l’intégration de la tour dite  » Jeanne d’Arc » dans ce contexte par rapport aux remparts. La tour quadrangulaire en serait le vestige à l’Est.

De même, ces découvertes vont dans le sens de ce qu’écrivait Melle Chevalier (SHAG) dés 1966 :  »c’est au IXe siècle que sur l’ordre de Charlemagne fut édifié un château-fort sur le promontoire giennois ». Ce château aurait précédé celui construit par d’Anne de Beaujeu à partir de 1481.

Cette première partie se termine par une série de questions du public.

 

2ème partie Antoine ESTIENNE, historien.

 

3ème partie David MASSOL, régisseur de collections du château ainsi que muséographe.

Château-Musée de Gien : chasse, histoire et nature en Val de loire.

Le département du Loiret achèta le château en 1823. Le monument abrita successivement la sous-préfecture, le tribunal et la prison jusqu’en 1926. Le château sera é Monument Historique et placé sur la liste des monuments protégés en 1840. L’édifice sera restauré une première fois en 1869. Le château sera très endommagé lors des bombardements de juin 1940 survenus au cours de la Seconde Guerre Mondiale.

Le château hébergera ensuite le Musée International de la Chasse en 1952, créé sous l’impulsion de Pierre-Louis Duchartre et d’Henri de Linares, peintre animalier français.

Dans une première période jusqu’en 1972, c’était vraiment un musée de la vénerie ou de la chasse à courre. Puis il s’est étoffé.

Avant sa fermeture en fin 2012, le musée rassemblait des collections qui évoquent les différentes techniques de chasse (vénerie, fauconnerie, chasse à tir, piégeage) et présente une sélection d’œuvres d’arts (peintures, tapisseries, dessins, gravures, sculptures, céramiques du XVIe siècle au XXe siècle traitant de ces sujets. Etaient exposés aussi des armes de chasse de la préhistoire à l’époque moderne, des animaux naturalisés et des trophées de Claude Hettier de Boislambert et de François de Grossouvre, industriel et conseiller du président de la République François Mitterand.

Des financements importants dépassant le million d’euros ont été consacrés à la refonte complète du musée qui prend le nom de « musée de Nature, Histoire et Chasse ». Les aspects de la Nature dans la pratique de la chasse seront mis en valeur. Un nombre plus restreint de pièces de collection seront exposés. Celles-ci ont été revues de fond en comble afin de conserver les plus emblématiques. Il y aura une rotation entre celles exposées et celles entreposées. Les multimédias seront utilisés systématiquement pour rendre le parcours du visiteur de pièces en pièces plus vivant, plus interactif. Ceux qui le connaissent déjà ne le reconnaîtront plus !

 

La conférence se termine par une série de questions du public. Le retour des personnes rencontrées était très positif. Elles étaient contentes d’avoir eu la primeur des aménagements du nouveau musée. Dans le sujet d’Antoine, elles ont été plus particulièrement interessées par le passage sur les vieilles maisons de Gien (à force de dire que tout a été détruit !). Il me semble que ce point mériterait d’être développé à l’avenir. Quant aux exemples pris par Mme BIZRI dans son exposé (Doué-la-Fontaine…), cela pourrait donner lieu à un futur voyage de la SHAG.

 

La conférence s’est achevée à 17 heures 30.