A l’angle des rues Jules-Michot et des Degrés, s’élevait une maison très étroite, de style renaissance, occupée avant-guerre par une imprimerie puis par le journal « L’Indépendant du Giennois ». Elle est ainsi décrite en 1937 par la conservatrice Michèle Beaulieu dans le Bulletin Monumental (tome 96, n°2) :
« Elle ne comporte qu’une fenêtre de façade sur la rue Jules-Michot ; la rue des Degrés ne nous offre qu’un mur nu percé de la petite porte menant à la cave… La fenêtre du premier étage, encadrée de pilastres à chapiteaux corinthiens, a été agrémentée d’un balcon qui détruit toute l’harmonie de la façade ; celle du second étage est seulement soulignée par des moulures. Deux belles consoles de feuillage, sur lesquelles s’applique, en outre, un soleil, soutiennent une lucarne en plein cintre flanquée de pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens, surmontée d’un entablement, d’une frise nue et d’un fronton arrondi. Entre les deux consoles qui portent cette lucarne, se trouve un cartouche ovoïde, au centre duquel est sculpté un coeur accosté d’initiales et portant la date : 1562. Autour de ce cartouche, un encadrement de grosses perles est lui-même entouré de cuirs découpés, dont les enroulements sont… tout à fait dans le style de Du Cerceau. Ce dernier ne semble pas être venu à Gien. Il est probable que les auteurs des petits hôtels renaissance de la ville n’ont subi son influence qu’à travers les maisons déjà élevées à Orléans. Et notamment l’hôtel Groslot, construit en 1551, qui paraît avoir été le prototype de toute une série d’édifices de briques roses dont les chaînages, les encadrements de fenêtres, toutes les parties sculptées sont en pierre de taille… qui, très facile à travailler, fait naître le décor. A Gien, ces constructions s’élèvent dans les vingt dernières années du 16ème siècle. »