Journée en Bas-Berry
jeudi 25 mai 2023
Les textes suivants sont extraits du guide du patrimoine, Centre-Val de Loire HACHETTE
CHÂTEAU d’Ainay le vieil
(60 km au sud de Bourges)
Le château d’Ainay-le-Vieil reste le mieux conservé, dans nos régions, des grandes forteresses féodales du XIVe s. Depuis le milieu du XIIIe s., la châtellenie appartenait à la puissante famille de Sully. Certaines formes de fenêtres d’aspect assez archaïque font penser que le château fut construit vers 1330-1340 pour Jean de Sully, jeune seigneur batailleur et entreprenant, en conflit avec ses voisins. La forteresse d’Ainay-le-Vieil paraît avoir échappé aux routiers qui se répandirent dans toute cette région limitrophe du bas Berry et du haut Bourbonnais à la suite de la chevauchée du Prince Noir en 1356. Elle se présente sous la forme d’une vaste enceinte polygonale à huit faces. La forteresse primitive possédait certainement des constructions diverses adossées aux courtines. Les bâtiments actuels en ont incorporé le gros-œuvre.
Le château passa à la fin du XIVe s. à la famille de Culan qui l’engagea au milieu du XVe s., pour quelques mois, à Jacques Cœur. Il fut enfin acquis en1467 par la famille de Bigny. A la place des bâtiments anciens, Claude de Bigny, gouverneur de la Bastille en 1505, et son épouse, Jacqueline de L’Hôpital, firent construire un logis, dont la datation, fixée par la présence dans le décor des chiffres L. et A couronnés de Louis XII et d’Anne de Bretagne, se situe vers 1510. Occupant l’angle N.-E. de l’enceinte, ce logis est formé de deux ailes en équerre desservies à leur intersection par une grande tour d’escalier en vis. A l’intérieur, les pièces sont distribuées de part et d’autre d’un vestibule voûté formant l’axe du logis. A droite, une salle à manger, voisine des cuisines installées dans un bâtiment annexe, comporte une grande cheminée aux armes et aux chiffres G. I. (Glaude pour Claude et Jacqueline). A gauche, le salon montre une autre cheminée, décorée des emblèmes du roi et de la reine. L’angle N.-E. de cette dernière pièce s’ouvre sur une des tours et donne accès à un oratoire orné d’un décor Renaissance, attribuable à Gilbert de Bigny, fils de Claude et époux de Charlotte Lorfèvre. dont les armoiries sont figurées sur le plafond à caissons ; statuettes, verrière et peintures à fresque complètent cette décoration abondante établie vers 1540-1550 et ravivée entre 1855 et1858 lors de la restauration générale du château ordonnée par le marquis Jean-Baptiste de Bigny.
DREVANT ville GALLO-ROMAINE
( 6 km en remontant sur Bourges)
Le site gallo-romain de Drevant, un des plus importants de la région, comporte trois monuments publics : un théâtre, un forum et des thermes.
De ces derniers, vastes ensembles assez luxueux, s’il faut en croire les descriptions du siècle dernier, rien n’est désormais visible Ils s’étendent sous le terrain communal jouxtant le théâtre, sous l’école, et sous une partie du terrain et des bâtiments alentour.
L’archéologie de sauvetage menée sur l’ensemble de la commune fait apparaître, au gré des nouvelles constructions, des bâtiments annexes (villa à thermes privés sous le prieuré) ou des structures de moindre importance, mais qui permettent d’ébaucher une interprétation et une géographie du site antique.
Etagée sur une pente douce, en bordure du Cher, l’occupation humaine doit avoir pour origine une activité commerciale facilitée par un gué, une voie et une petite installation portuaire et une activité cultuelle, cela dès Ia période gauloise
LE THEATRE
Dans son dernier état, forme mixte (théâtre-amphithéâtre), il est équipé d’une arène, d’une scène et d’un postscenium, d’un podium et de trois cages (à fauves?) primitivement voûtées, auxquelles on accédait du podium par trois doubles rampes assez raides réservées certainement au personnel de service.
A la base du podium, un débord de 30 cm est ponctué de trous probablement destinés à recevoir les bases des mâts d’un vélum, seul le dernier étage étant couvert en dur. C’est u
n monument assez classique dans ses dimensions (245 m de circonférence, façade hors-tout 85 m et largeur 60 m). Sa conservation permet de le restituer assez facilement.
En haut, sur le pourtour. une galerie de circulation éclairée par 23 arcades dont les piliers sont encore en place. De là, deux fois trois entrées permettaient de pénétrer dans les deux étages de gradins. Un troisième étage coiffait cette galerie. Culminant à 16 m, ces gradins étaient protégés par un toit s’appuyant, côté intérieur. sur une rangée de colonnes dont certains éléments ont été retrouvés lors des dégagements. En façade, derrière la scène, un réduit d’environ 15 m sur 4 m, actuellement en partie occupé par la route, présentait au moment de la découverte des traces d’enduit peint à motifs géométriques.
Le creusement du canal de Berry par apport de remblais fausse la vision du monument.
Actuellement, de la route, on domine la scène alors que primitivement, on entrait de plain-pied, côté façade.
Bâti au IIe s., vraisemblablement sous Hadrien (117-138), ce théâtre connut une histoire dont l’archéologie ne nous livre que des bribes. Incendie et écroulement sont les traces les plus tangibles et doivent dater du IIIe s. Aux XIe-XIIe s., une communauté s’installa dans les ruines. Le dégagement fut effectué dans les premières années du XXe s.
ABBAYE de NOIRLAC (9 km au nord de DREVANT, vers Bourges)
En 1136, les premiers moines venus de Clairvaux sous la conduite de Robert, neveu ou cousin de saint Bernard, se fixèrent dans un site, aujourd’hui aimable, mais alors sauvage, inculte et inhospitalier, conforme donc à l’éthique cistercienne, un fond de vallée marécageux dominé par des forêts épaisses. Ce terroir portait un nom prédestiné, la Maison-Dieu-sur-Cher, que l’abbaye adopta lorsqu’en 1150, après une quinzaine d’années très difficiles, les moines reçurent leur première dotation matérielle du seigneur local, Ebbe de Charenton.
Les constructions du XIIe au XIVe s.
Jusque-là, dénués de tout, les moines n’auraient pu commencer à bâtir les lieux conventuels ; c’est donc peu après 1150 que dut commencer le chantier de l’abbaye.
On sait que les cisterciens se conformaient, sinon à un plan type, du moins à un modèle. Ici, comme ailleurs, on dut dès l’abord repérer en surface une répartition assez précise des grandes masses et particulièrement de l’église abbatiale; la longueur de celle-ci déterminait l’emplacement des deux ailes parallèles, destinées d’un côté à l’E., aux moines de chœur, de l’autre, à l’O., aux convers, ménageant entre elles l’espace clos du cloître. Le chantier ayant débuté par le chœur, le transept et les deux dernières travées de nef de l’église, on appuya aussitôt sur le bras droit du transept l’aile des moines, en même temps que montait à l’O. l’aile des convers. Ces travaux devaient être en voie de finition à la fin du XIIe s.
La première moitié du XIIIe s. voyait la construction des bâtiments occupant le côté S. du cloître, réfectoire des moines et cuisines. Dans la seconde moitié du XIIIe s., les galeries du cloître furent remaniées, tâche qui ne se termina par la réfection de la galerie orientale qu’au début du XIVe s.
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