A l’origine, cet escalier était une rue à forte pente permettant l’accès au château et à l’église. Elle s’appelait au 16ème siècle « rue du Château », tout comme la rue Jules-Michot, complètement détruite en 1940, une rue en cul-de-sac puisqu’à l’extrémité se trouvaient les murs de ville qui longeaient l’actuelle rue Anne de Beaujeu. Cette rue des Degrés (aujourd’hui « escalier ») s’arrêtait alors au pied de la muraille du château que l’on entailla ensuite pour la prolonger jusqu’à l’esplanade. Du quartier de la basse-ville, on pouvait ainsi monter à cheval jusqu’à l’église. On ne sait pas à quelle date l’escalier a été installé, mais le Journal de Gien écrivait en 1959 qu’il n’existait pas encore en 1634.
Devenu « escalier des Degrés », c’était avant-guerre l’un des endroits pittoresques de la ville avec le puits et les demeures des 15ème et 16ème siècles de la rue Gambetta. L’ascension était longue puisqu’il fallait gravir quelques 85 marches ! Complètement détruit en 1940 ainsi que les maisons qui le bordaient, il est réaménagé dans les années 1950 et fait désormais face à la nouvelle avenue Leclerc créée de toute pièce dans le cadre du nouveau plan d’urbanisme proposé par les architectes de la reconstruction.
Le même Journal de Gien s’émeut de ce réaménagement : « Est-ce parce qu’il aboutit maintenant à une large rue passagère et bien éclairée ? Est-ce parce qu’on a supprimé au milieu des marches la rigole qui servait à l’écoulement des eaux de pluie ? Est-ce parce que l’on a abattu les grands arbres du château qui le tenaient constamment à l’ombre ? Toujours est-il que ce grand escalier semble bien dépaysé dans ce nouveau quartier ».