Place Saint Louis

Jusqu’à la fin du 19ème siècle, cette place, qui porte le nom de l’église bâtie au 17ème siècle dos à la Loire, était un lieu de vie très animé. Une croix de juridiction, la Belle-Croix, ornait son centre. D’imposantes maisons de style renaissant bordaient les rues. S’y tenaient depuis le Moyen Âge, les marchés aux grains et aux laines, la foire aux écorces, le marché aux volailles. Les diligences arrivant de Paris faisaient étape à l’hôtel de l’Ecu. Au 14ème siècle, le tribunal, les prisons et les maisons des notables se trouvaient autour de la place.  En 1563, par autorisation royale, la 1ère mairie de Gien s’installe rue du Lion-d’Or, à proximité de cette place, dans un bel hôtel renaissant devenu, avant la dernière guerre, le café des Arts. Au 17ème siècle, on pouvait trouver dans cette rue le grenier à sel, le bureau de l’élection, le relais de poste, l’hôtel du receveur des tailles et, au début du 20ème siècle le 1er cinéma de Gien.

Avec la construction de la nouvelle halle en 1863, derrière l’emplacement de la Poste actuelle place Jean Jaurès, les marchés sont transférés en différents endroits de la ville : le marché aux fleurs, aux herbes et aux fruits rue Gambetta et rue du Pont (place aux Herbes), celui aux fromages place Saint-Laurent, celui de la boucherie et de la charcuterie sur la nouvelle place de l’Hôtel-de-Ville, les marchands d’étoffes, les bazars et les jardiniers sur les quais. Seuls subsistent sur la place Saint-Louis, les marchés aux œufs et aux volailles.

Complétement détruite en juin 1940, la place est aujourd’hui bordée, à droite lorsqu’on regarde vers la Loire, par la limite du 1er « îlot » de la Reconstruction après-guerre. Les architectes ont souhaité redonner à la ville un peu de son ancien cachet pittoresque, en respectant son tracé général et en utilisant pour la construction la brique et la tuile. A l’angle du quai et de la place, le travail des détails architecturaux (balcons, balustrades) et la « tapisserie » de briques de la tour d’angle sont très représentatifs de ce modèle d’architecture voulu par les reconstructeurs.

Renommée « Place des Alliés » en 1918, elle a retrouvé son nom à l’issue du dernier conflit mondial.