CHÂTEAU DE GIEN

Un château construit sur les ruines d’un ancien site médiéval

Dominant la ville et la Loire, le château actuel a été construit à partir de 1482, sur l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale, à la demande d’Anne de Beaujeu. Le château se situe sur les ruines d’un ancien édifice médiéval dont la grande salle seigneuriale se trouvait entre le château et l’église. Ne subsiste actuellement qu’une tour construite vers la fin du XIVème siècle, la tour « Jeanne d’Arc », visible depuis la terrasse et appelée ainsi en souvenir du passage de « la pucelle » au château.

Anne de Beaujeu et Gien

En 1474, Anne de France épouse Pierre de Beaujeu (1438-1503). En 1481, elle reçoit de son père Louis XI le comté de Gien en cadeau pour son mariage. Elle va marquer la ville de son empreinte en lançant de nombreux chantiers : la collégiale Saint-Etienne (actuellement Eglise Ste Jeanne d’Arc), un couvent pour les religieuses de Sainte-Claire (situé à l’emplacement de l’Ecole du centre, rue Jeanne d’Arc), le monastère pour les Minimes (actuellement le site de la Faïencerie), et la reconstruction du pont principal. Elle exempte également de toute redevance le vignoble giennois.

 La construction du château

Elle débute en 1482. Pour cet édifice, les matériaux locaux sont privilégiés : la pierre de taille, roche calcaire présente en Giennois, et la brique, un matériau local peu coûteux et élément de décor à part entière. L’aspect défensif des châteaux-forts est abandonné pour se tourner vers une architecture plus décorative, typique des constructions Renaissance. L’alternance des couleurs rouges et noires laissent ainsi apparaitre des motifs sur la façade côté cour (losange, étoile à 6 branches…), suscitant toujours autant d’interrogations sur leurs significations. On retrouve aussi des sculptures telles qu’une Mélusine, un marcassin… L’aménagement intérieur reflète le confort de ces demeures avec des étuves (salles de bains), des volets intérieurs permettant de calfeutrer les fenêtres, des coussièges (petit siège aménagé dans l’embrasure d’une fenêtre) et de grandes baies laissant entrer la lumière. Le plaisir prend le pas sur les nécessités pratiques. A la mort d’Anne de Beaujeu en 1522 à Chantelle dans l’Allier, le château de Gien retourne à la Couronne.

Le château accueille quelques hôtes prestigieux

François Ier y signe l’acte conférant la régence à sa mère, Louise de Savoie, pendant les guerres d’Italie (1523), Catherine de Médicis et Charles IX y séjournent pendant les guerres de religion et Louis XIV et la cour viennent s’y réfugier durant la Fronde en avril 1652. Pour remercier les Giennois de leur accueil, il fait construire en 1686 l’église Saint-Louis (détruite en 1940, située à l’emplacement de l’actuelle place Saint Louis).

Au 19ème siècle, le château abrite la sous-préfecture, le tribunal et la prison de Gien

Racheté en 1823 par le Conseil départemental du Loiret, le Préfet y fait installer trois administrations : la sous-préfecture, le tribunal et la prison. Des ouvertures sont percées (portes et fenêtres), d’autres sont supprimées (lucarnes côté est) et un nouveau bâtiment est créé entre le château et l’église pour les besoins de la prison.
La sous-préfecture est installée dans l’aile est et le corps de galerie, le tribunal à l’étage de l’aile ouest et la prison au rez-de-chaussée de cette dernière ainsi que dans les sous-sols.

Le château est classé Monument Historique en 1840.

En 1926, la sous-préfecture est supprimée et c’est un petit musée local qui prend sa place en 1935. S’y trouvent exposées des œuvres d’artistes locaux ainsi que plusieurs peintures d’Henri Jamet (1858-1921). En 1952 est ouvert le Musée International de la Chasse